Chaque semaine, un supporter adverse vient nous parler de son club, de notre club, du match à venir mais pas que, histoire de prendre le pouls dans le camp adverse.
A l'occasion de la 27ème journée de L1, c'est @ROUGEmemoire qui répond à mes questions.
"Les 5 et 6èmes places n'ont rarement été aussi accessibles que cette année."
Pour commencer, quelle image as-tu de l'ESTAC ? Que penses-tu du club ?
Pour moi l'ESTAC d'aujourd'hui c'est un club parmi le top 30 des clubs français depuis 20 ans. Il ne manque à Troyes pour franchir un cap que de se maintenir dans la durée en Ligue 1. L'ESTAC c'est un peu le Stade Rennais du début des années 1990 qui alterne montée puis descente puis remontée... Troyes à l'époque de Djukic (et en vrac Hamed, Heurtebis, Tourenne, Saïfi, Boutal) c'était difficile à battre et je crois même me souvenir que cette équipe-là avait accédé à l'Europe.
Comment juges-tu le parcours rennais jusqu'à présent cette saison ?
Le parcours est comme souvent en dent de scie. On s'est vite rendu compte en début de saison qu'on était déjà au bout de l'ère Gourcuff. C'est un coach qui a besoin de temps pour faire passer ses idées mais sa méthode ne passait déjà plus à de nombreux égards. Le fait d'avoir tout chamboulé à l'automne fait qu'aujourd'hui, le Stade Rennais a perdu un peu de temps sur son tableau de marche qui est désormais de viser le Top 5. Les 5 et 6èmes places n'ont rarement été aussi accessibles que cette année. Au club de démontrer qu'il a retenu les échecs et réussites du passé pour ne pas manquer l'occasion d'en profiter.
Quels sont les points forts et les points faibles de ton équipe ?
Sabri Lamouchi a rendu l'équipe pragmatique, là où Christian Gourcuff la rendait idéaliste frisant parfois l'utopie. La force actuelle du Stade Rennais est de ne plus avoir besoin de dominer son adversaire pour se procurer des occasions. Le danger peut être porté sur la cage adverse à n'importe quel moment là où la formation de Christian Gourcuff avait de longues séquences de possessions souvent stériles. Du côté des points faibles, on a parfois un manque d'impact physique face à des équipes qui jouent beaucoup sur le combat physique. De plus, en l'absence de Ludovic Baal ces dernières semaines, le poste d'arrière gauche a été malmené avec Ramy Bensebaini ou Medhi Zeffane. Le danger est souvent de leur côté mais il est probable que Baal soit enfin sur pied samedi pour réceptionner Troyes.
Rennes a la réputation d'une équipe qui ne gagne pas de trophées. L'Equipe le mois dernier à enfoncé le clou avec un article consacré à la "lose rennaise". Comment les supporters rennais le vivent ?
Article du quotidien l'Equipe au matin même de la confrontation des rennais face au PSG en Coupe de France. L'article complet ici.
Il y a deux écoles qui se respectent autant l'une que l'autre. Il y a les supporters qui manient l'autodérision quotidiennement et qui donc vivent plutôt bien la situation. Il y a les autres dont je fais partie qui ne cèdent pas à la fatalité car je ne peux pas croire que les échecs du passé vont en attirer d'autres indéfiniment. De plus, le Stade Rennais est surtout raillé parce qu'il a perdu 3 finales en 5 ans (2009, 2013, 2014). D'autres clubs dont le dernier titre remonte à plusieurs décennies ne sont pas raillés autant tout simplement parce qu'ils n'ont pas approché les titres de trop près et pas trop souvent non plus (Nantes, Toulouse ou Nice pour ne citer qu'eux.)
Plusieurs joueurs ont fréquenté nos 2 clubs par le passé et notamment Chris Mavinga pour ne
citer que le plus récent. A-t-il marqué les esprits à Rennes ?
Chris Mavinga n'a pas marqué sportivement le Stade Rennais (53 matchs, 0 but en deux ans au club). Pour ceux qui l'ont côtoyé durant sa période rennaise, il reste néanmoins un bon mec qui même loin de Rennes aujourd'hui est toujours un fervent supporter du club.
Dernière question, un pronostic pour samedi
?
Je mise sur une victoire rennaise 2 buts à 1. Pour les buteurs, je dirai Khazri et Sakho côté rennais contre un but troyen de Khaoui.